Après les très remarqués La peine du bourreau, L’impasse, ou encore Les eaux noires, Estelle Tharreau nous revient avec le brillant Il était une fois la guerre.
Le titre sonne un peu comme celui d’un conte de fées, et pourtant…
Il était une fois la guerre, septième roman de l’auteure, est un roman noir de la plus sombre essence.
Un roman qui débute avec un compte à rebours avant l’explosion. Mais quelle explosion ?
Estelle Tharreau nous immerge, de sa plume soignée, dans un univers très à part, celui de la guerre et de ceux qui la font, pour préserver leur patrie du terrorisme en agissant sur des opérations
extérieures.
Cette thématique des conflits armés n’étant pas forcément ma tasse de thé, j’y suis allée un peu à reculons. Mais j’ai tout de même été poussée par l’affection que j’ai pour les romans de
l’auteure.
Si la guerre est bien présente tout au long de ce récit, on s’attarde bien davantage sur le personnage principal, Sébastien Braqui, et le monde de violence dans lequel il se retrouve immergé.
Le narrateur est un reporter de guerre de presse écrite : le roman prend parfois des airs de reportage intimiste, sans prise de position, tout en neutralité journalistique.
La guerre, la vraie, dont nous sommes si éloignés depuis plusieurs décennies dans notre monde occidental, nous apparait de manière concrète avec ses conséquences irréversibles et mortifères. Elle
engendrera, chez Sébastien Braqui – véritable incarnation de l’anti-héros, une sorte de syndrome post-traumatique, une culpabilité qui le ronge et le fait vriller.
Il était une fois la guerre, c’est avant tout l’histoire d’un homme, comme il y en a des milliers, qui se retrouve mis au ban à la fois de la société militaire et de la société civile. Broyé par le
système et broyé par son vécu, Sébastien Braqui va vivre une cruelle dégringolade, dans ce roman poignant et immersif.
Pourra-t-il tourner la page ? Pourra-t-il se sortir de cet engrenage néfaste ?
Estelle Tharreau signe là un roman puissant et engagé. A lire, sans hésitation.
#2
maya_lectures(samedi, 12 novembre 2022 15:58)
Quand j’ai reçu le sp je m’attendais à un thriller classique, mais la surprise était grandiose, dès les premières pages, on est aspiré par les personnages, dans les abysses d’un conflit, d’une
guerre, quelque part en Afrique.
« Il était une fois une guerre » est un récit Polyphonique dans lequel trois protagonistes Claire la femme du soldat, elle nous raconte la guerre, cette hantise permanente que vivent les familles des
militaires, cette peur virale de ce coup de téléphone ou cette visite synonyme de mauvais nouvelle, les relations quasi-inexistantes entre parents soldats et enfants. Ces charges mentales submergeant
les mamans solos causant crises, séparations et divorces.
Un reporter de guerre avec qui on aura ce regard externe et objectif, il observe, décrit et rapporte des faits, des situations vécues et subies sur le terrain, en feu et en sang, mais aussi le
changement radical d'une société où les valeurs sont en mutation et conséquences sur les soldats comme SébastienSébastien est le soldat qui rentre chez lui avec la sensation d'avoir fait son devoir
et qui va être rapidement déçu et déchu de son statut de soldat de paix et se retrouve en soldat terroriste (comme il aime bien le dire) un récit d'une désillusion, d'une descente en enfer. Une
description dure d'un glissement lent, affreux, déchirant vers la dépression et la folie.
"Il était une fois la guerre" est le récit de tout ce qui est lugubre, mauvais, noir, mais aussi beau et noble dans la nature humaine.
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Sophie DUJARDIN (samedi, 12 novembre 2022 11:24)
Après les très remarqués La peine du bourreau, L’impasse, ou encore Les eaux noires, Estelle Tharreau nous revient avec le brillant Il était une fois la guerre.
Le titre sonne un peu comme celui d’un conte de fées, et pourtant…
Il était une fois la guerre, septième roman de l’auteure, est un roman noir de la plus sombre essence.
Un roman qui débute avec un compte à rebours avant l’explosion. Mais quelle explosion ?
Estelle Tharreau nous immerge, de sa plume soignée, dans un univers très à part, celui de la guerre et de ceux qui la font, pour préserver leur patrie du terrorisme en agissant sur des opérations extérieures.
Cette thématique des conflits armés n’étant pas forcément ma tasse de thé, j’y suis allée un peu à reculons. Mais j’ai tout de même été poussée par l’affection que j’ai pour les romans de l’auteure.
Si la guerre est bien présente tout au long de ce récit, on s’attarde bien davantage sur le personnage principal, Sébastien Braqui, et le monde de violence dans lequel il se retrouve immergé.
Le narrateur est un reporter de guerre de presse écrite : le roman prend parfois des airs de reportage intimiste, sans prise de position, tout en neutralité journalistique.
La guerre, la vraie, dont nous sommes si éloignés depuis plusieurs décennies dans notre monde occidental, nous apparait de manière concrète avec ses conséquences irréversibles et mortifères. Elle engendrera, chez Sébastien Braqui – véritable incarnation de l’anti-héros, une sorte de syndrome post-traumatique, une culpabilité qui le ronge et le fait vriller.
Il était une fois la guerre, c’est avant tout l’histoire d’un homme, comme il y en a des milliers, qui se retrouve mis au ban à la fois de la société militaire et de la société civile. Broyé par le système et broyé par son vécu, Sébastien Braqui va vivre une cruelle dégringolade, dans ce roman poignant et immersif.
Pourra-t-il tourner la page ? Pourra-t-il se sortir de cet engrenage néfaste ?
Estelle Tharreau signe là un roman puissant et engagé. A lire, sans hésitation.
maya_lectures (samedi, 12 novembre 2022 15:58)
Quand j’ai reçu le sp je m’attendais à un thriller classique, mais la surprise était grandiose, dès les premières pages, on est aspiré par les personnages, dans les abysses d’un conflit, d’une guerre, quelque part en Afrique.
« Il était une fois une guerre » est un récit Polyphonique dans lequel trois protagonistes Claire la femme du soldat, elle nous raconte la guerre, cette hantise permanente que vivent les familles des militaires, cette peur virale de ce coup de téléphone ou cette visite synonyme de mauvais nouvelle, les relations quasi-inexistantes entre parents soldats et enfants. Ces charges mentales submergeant les mamans solos causant crises, séparations et divorces.
Un reporter de guerre avec qui on aura ce regard externe et objectif, il observe, décrit et rapporte des faits, des situations vécues et subies sur le terrain, en feu et en sang, mais aussi le changement radical d'une société où les valeurs sont en mutation et conséquences sur les soldats comme SébastienSébastien est le soldat qui rentre chez lui avec la sensation d'avoir fait son devoir et qui va être rapidement déçu et déchu de son statut de soldat de paix et se retrouve en soldat terroriste (comme il aime bien le dire) un récit d'une désillusion, d'une descente en enfer. Une description dure d'un glissement lent, affreux, déchirant vers la dépression et la folie.
"Il était une fois la guerre" est le récit de tout ce qui est lugubre, mauvais, noir, mais aussi beau et noble dans la nature humaine.